En ce doux mois de février c’est Anne Kimmel qui vient exposer ses peintures avec l’expo « Quelques encre de chine »
Quelques encres de chine
Noir de fumée (pin ou sapin), colle d’origine animale (poisson ou bœuf), fumées d’huiles végétales, girofle, musc, reflets bleutés ou rouges, minuscules scintillements argentés ou dorés, les recettes de fabrication de l’encre de Chine sont infinies et mystérieuses. Elles ont en commun ce noir profond et cette odeur de résine et de camphre qui donnent envie d’y tremper son pinceau. Le papier, à base de riz, bambou ou chanvre, a la particularité de “boire” l’encre. Fascinant mais redoutable ! Pas de gomme, pas de retouche, pas de brouillon ! Un geste trop lent, hésitant, un pinceau trop chargé d’encre et le tracé s’alourdit. Trop peu d’encre, un geste trop rapide, inattentif et c’est un tracé sans vie, sans souffle. Chaque fois, c’est tout ! Accepter et refaire, refaire encore. J’ai commencé cet apprentissage de l’écriture chinoise traditionnelle dans les années 90 et cette pratique s’est installée peu à peu comme une part essentielle de ma vie, de ma façon de regarder, d’écrire, de dessiner. Selon la légende, ce sont les traces de pattes d’oiseaux dans le sable humide, au bord d’un fleuve, qui ont inspiré les premiers pictogrammes chinois. Tels de petits dessins, ils évoquent la réalité et tissent un lien direct et vivant avec elle. Au fil des siècles, ces pictogrammes se sont un peu transformés, écriture sigillaire (gravée dans la pierre), écriture régulière (écriture de référence), écriture cursive de plus en plus libre. Cette dernière, parfois appelée en Occident le style d’herbe, n’est lisible que pour une minorité de calligraphes ou érudits chinois tant elle s’éloigne des idéogrammes “réguliers”. Il y a, dans le bar’asso, un peu de tout mélangé, et même quelques traductions. A vous de découvrir 🙂